Triomphe des patriotes en Allemagne et percée en Grèce
Triomphe des patriotes en Allemagne et percée en Grèce
Dimanche 25 juin se tenaient deux élections : les élections législatives en Grèce et les élections locales dans l’arrondissement allemand de Sonneberg en Thuringe. Bien que très différentes, ces deux élections ont été un succès pour les patriotes et ont témoigné de la droitisation de la vie politique européenne et des attentes des peuples vis-à-vis d’une politique plus ferme en matière migratoire et de défense de notre civilisation et de nos cultures.
Victoire de l’AFD et progression des patriotes grecs
Lors de ces deux élections, les patriotes européens ont réalisé de très bons résultats. En Allemagne, c’est un véritable coup de tonnerre : pour la première fois, l’Alternative Pour l’Allemagne (AFD), pourtant diabolisée par les élites politiques et médiatiques du pays, remporte un arrondissement avec près de 53% des voix contre 47% pour le candidat conservateur de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU). Les appels des candidats de gauche à faire barrage aux patriotes n’auront pas suffi. C’est un nouveau coup dur pour la CDU en Thuringe après sa défaite face au parti de gauche radicale, Die Linke, lors des élections régionales de 2019, la première depuis la réunification. A l’inverse l’AFD, déjà deuxième parti de l’Etat, confirme son ancrage en ex-Allemagne de l’Est. Cette victoire est une belle revanche après la campagne de diabolisation subie lors de la crise gouvernementale qui avait suivi les élections de 2019 en Thuringe. Les droites avaient obtenu une majorité et le libéral Thomas Kemmerich fut investi ministre-président avec le soutien des conservateurs et de l’AFD. Cette élection suscita un scandale dans toute l’Allemagne : pour la première fois un chef de gouvernement allemand était élu avec le soutien des patriotes. Les médias se déchaînèrent contre l’AFD et dès le lendemain Thomas Kemmerich dut démissionner pour finalement laisser le pouvoir à un membre de Die Linke. La victoire de l’AFD s’inscrit dans une dynamique nationale : malgré les persécutions à son encontre, elle est désormais la deuxième force dans les sondages avec plus de 20% d’intentions de vote. La forte inflation et l’immigration de masse qui touchent l’Allemagne depuis l’arrivée au pouvoir de la coalition de la gauche, des libéraux et des écologistes, combinées aux divisions qui minent la majorité présidentielle, expliquent ce renforcement du camp patriote en Allemagne, principalement en ex-RDA. L’année 2024 verra se tenir des élections locales dans trois régions de l’est de l’Allemagne, Thuringe, Brandebourg et la Saxe, et devrait confirmer cette percée des patriotes qui sont pour le moment en première ou seconde position dans les sondages.
Les patriotes grecs connaissent eux aussi des résultats encourageants. Affaiblie par la disparition de l’Alerte populaire orthodoxe (LAOS), compromise dans le gouvernement d’union nationale avec la gauche et les conservateurs, puis des Grecs indépendants (ANEL), alliés un temps avec la gauche radicale, ainsi que par l’interdiction du parti ultranationaliste ’Aube dorée (XA), la droite nationale grecque renoue avec des scores proches de ceux de 2012. Solution grecque (EL) obtient 4,4% des suffrages et conserve ses députés. Et dans le même temps deux nouveaux partis entrent au Parlement : Les Spartiates avec 4,6% soutenus par les anciens cadres de l’Aube dorée et Victoire (NIKI) avec 3,7%. Si ces scores restent modestes, ils témoignent d’un renouveau du camp national grec qui possède désormais plus de députés que la gauche radicale ou que les socialistes du PASOK. Les élections européennes de 2024 seront un test pour les deux jeunes partis entrés au Parlement et témoigneront de leur capacité à rester dans la durée.
Droitisation des conservateurs et recul de la gauche
Les droites grecques et allemandes ont opéré une droitisation de leur discours, poussées en cela par deux phénomènes : l’arrivée au pouvoir de la gauche et la montée en puissance des patriotes. Longtemps force dominante de leur pays, la Nouvelle Démocratie grecque (ND) et la CDU allemande ont dû faire face à l’arrivée au pouvoir de la gauche : SYRIZA en Grèce de 2015 à 2019 et le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) depuis 2021. Dans le même temps, la crise migratoire a permis l’émergence de partis populistes qui ont pu récupérer une partie de l’électorat de droite déçu des politiques laxistes mises en place. Cela a entraîné une crise des partis de droite classiques qui a débouché sur une radicalisation de leur discours migratoire. En Grèce, sous l’impulsion du Premier ministre Kyriákos Mitsotákis arrivé au pouvoir à partir de 2019, la ND a mené une politique de lutte, réelle quoique insuffisante, contre l’immigration. De même, le congrès de la CDU suivant sa défaire en 2021 a vu la victoire de Friedrich Merz, rivale historique d’Angela Merkel, et d’une ligne plus ferme sur les questions migratoires et plus conservative sur les questions de société. Cette évolution semble avoir porté ses fruits, le ND étant revenu au pouvoir puis réélu le week-end dernier et la CDU étant désormais le premier parti dans les sondages.
À l’inverse les gauches grecques et allemandes connaissent des difficultés dans les urnes et dans les sondages. SYRIZA a été battu le week-end dernier et a réalisé son plus mauvais score depuis 2012 tandis que les partis de gauche et du centre allemands voient leurs intentions de vote diminuer dans les sondages. Leur incapacité, ou leur absence de volonté dans le cas allemand, à proposer des politiques alternatives les a discréditées. Une partie de leur électorat s’est résignée à accepter les politiques imposées par l’Union européenne tandis que d’autres sont aller chercher une alternative ailleurs, et notamment dans les partis patriotes. Ainsi en Allemagne, aucun des partis présents au gouvernement ne dépasse l’AFD dans les sondages et en Grèce SYRIZA réalise un score deux fois moins important que son rival conservateur.