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Retour sur la situation des patriotes serbes avec Jovan Palalić

A quelques semaines des élections générales qui se tiendront en Serbie le 17 décembre prochain, Jovan Palalić, secrétaire général du Parti Populaire Serbe (SNP), a accepté de répondre à nos questions. Avec lui nous sommes revenus sur la situation du mouvement patriote en Serbie, sur les prochaines élections, mais aussi sur la participation de la Fondation Identité et Démocratie au « Cross-Continental Conservative Congress » organisé à Belgrade par le SNP.

Début Novembre, le « Cross-Continental Conservative Congress » s’est tenu à Belgrade. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?

Le « Cross Continental Conservative Congress », qui a eu lieu le 4 novembre à Belgrade, était conçu au départ comme un rassemblement de la jeunesse des partis conservateurs d’Europe et d’Amérique. J’en avais discuté avec leurs représentants durant la CPAC à Budapest. Cependant, lorsque la nouvelle a été annoncée, un grand intérêt s’est manifesté au sein de notre communauté conservatrice, de sorte que le rassemblement à Belgrade a dépassé l’idée originale. De nombreux activistes au niveau national et européen, des instituts et fondations conservateurs ainsi que les représentants des médias y ont participé. Cela a été un véritable atelier conservateur et un échange sincère des idées et des expériences parmi les vrais amis partageant les mêmes valeurs et le souci pour l’avenir de notre civilisation.

Pourquoi est-il si important de rassembler les conservateurs et les patriotes ?

Il est important que nous, conservateurs, nous rassemblions car c’est non seulement l’occasion de parler de nos idées et des valeurs que nous représentons, mais aussi de réfléchir comment atteindre l’unité d’action et une structure interne plus forte de notre mouvement. Grâce à des années de travail, les libéraux, les gauchistes et les verts – nos opposants politiques – ont atteint un niveau d’organisation leur permettant d’approcher leurs programmes des citoyens. Je suis convaincu que nous, conservateurs, avons les meilleures idées pour nos nations et qu’il arrive le temps où nous formerons des gouvernements. De tels rassemblements, comme celui de Belgrade, renforcent notre connexion interne, notre confiance en nous, ainsi que la promptitude d’agir ensemble.

Qu’avez-vous pensé de cet événement ? A-t-il été un succès ? Et quels sont vos projets pour l’avenir ?

De manière sérieuse et globale, pendant cinq tables rondes très intéressantes et quatre discours des intervenants clé dans la partie introductive de la conférence, nous avons considéré les enjeux les plus importants auxquels font face l’Europe et les États-Unis. Nous avons également présenté des positions claires sur comment les conservateurs résoudraient ces problèmes, afin que notre civilisation et nos sociétés se renouvellent et deviennent encore une fois fortes, riches et respectées. Les questions importantes que nous avons abordées n’étaient pas seulement celles portant sur la société et la sécurité, à savoir les migrations illégales, la propagande du genre, l’affaiblissement de la conscience nationale, le rôle déclinant de la religion dans les communautés. L’objet de nos discussions ont également été des sujets économiques, le sujet des nouvelles technologies et du développement technologique, la ré-industrialisation, et tout cela afin d’offrir à nos citoyens notre vision conservatrice du développement économique.

Que pensez-vous de l’avenir du mouvement conservateur et patriote en Europe ?

Je suis vraiment convaincu qu’il arrive le temps pour les partis et mouvements conservateurs ainsi que pour les politiques conservatrices. Les premiers signes en sont les pays où nos amis ont formé des gouvernements : Italie, Hongrie, Finlande, Suède, Slovaquie. Menés par le Rassemblement National en France, les conservateurs y constituent les forces les plus importantes, ainsi qu’en Pologne et en Autriche, tandis qu’en Espagne, en Belgique et au Portugal ceux-ci sont parmi les forces les plus importantes. Après la période d’une politique catastrophique, menée par des gouvernements gauchistes et libéraux, et après un échec total dans la gestion des crises – crise économique de 2008, crise migratoire de 2015, crise de la Covid-19 de 2020, et maintenant crise énergétique – les citoyens, qui pendant des années ont fait l’objet d’une propagande selon laquelle les forces conservatrices ne sont pas capables d’exercer le pouvoir, nous font désormais de plus en plus confiance. Il est temps que les conservateurs forment des gouvernements.

Vous êtes le secrétaire général du Parti populaire serbe. Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est ce parti et quelles sont vos valeurs ?

La valeur la plus importante que mon parti, le Parti populaire serbe, est l’idée qu’une nation ne peut pas se développer économiquement ni construire des sociétés stables si elle n’est pas libre et indépendante quand il s’agit de la création de sa politique et de ses intérêts. Aussi, pour projeter l’avenir, nous tirons des idées et des inspirations de la réussite du passé. Notre slogan est : « FIDÈLES À LA TRADITION, OUVERTS AU MONDE ». Nous conservons les idées d’une indépendance serbe, des racines chrétiennes de la nation, et d’une défense imperturbable de notre droit de décider nous-mêmes de notre orientation historique. En construisant l’avenir, les mesures que nous prenons sont : développement technologique, renforcement de la concurrence de notre économie, soutien à l’esprit d’initiative des petites et moyennes entreprises, attrait de l’État pour de nouveaux investissements, développement du système éducatif qui contribue non seulement à la compétitivité des individus sur le marché du travail mais aussi à la compétitivité de la société. Nous défendons les valeurs familiales des attaques de la part des idéologies du genre et restons attachés au soutien aux Serbes dans la région. Nous gardons une position forte que le Kosovo est une partie inaliénable de la Serbie et nous appelons au respect du droit international non seulement dans notre cas, mais également partout dans le monde.

Quelle est la situation du mouvement conservateur et patriote en Serbie ?

Étant donné que notre État médiéval et moderne a été fondé sur la base de connexion du passé avec le présent et l’avenir, les Serbes sont une nation profondément conservatrice. Le rôle du christianisme est important dans la formation des valeurs et du comportement. Ici, les idées de gauche ne gouvernaient que lorsqu’elles ont conduit la révolution communiste sur des tanks – en ne se servant que de la répression – car il n’y en avait pas de soutien réel. Cependant, il n’y a pas beaucoup de mouvements conservateurs avec des politiques et programmes clairement définis dans les circonstances actuelles. En tant que parti, ce que nous souhaitons faire c’est d’affirmer un conservatisme serbe authentique qui a toujours existé mais qui s’est perdu pendant la période du communisme et les premières décennies après le renouvellement démocratique.

L’Union européenne conditionne l’adhésion de la Serbie à la reconnaissance du Kosovo en tant que pays indépendant. Qu’en pensez-vous ?

Une telle position de l’Union européenne est profondément erronée et absolument inacceptable pour la Serbie. Le fait que l’UE impose à la Serbie de reconnaître la fausse indépendance du Kosovo afin de devenir le pays membre de l’UE est un exemple évident non seulement de l’injustice mais aussi d’une profonde hypocrisie que montre l’élite des libéraux de gauche. J’espère que cette élite ne gouvernera pas l’Europe pendant très longtemps. Regardez une simple preuve de cette hypocrisie : Bruxelles soutient l’intégralité du territoire ukrainien et exige de tous les pays de ne pas reconnaître la sécession de la Crimée ou des parties du Donbass, en demandant en même temps aux mêmes pays européens de reconnaître la sécession du Kosovo. Cette différence entre les deux positions, est-elle due au fait que dans le cas de l’Ukraine la sécession a été réalisée par une attaque russe et, dans le cas de la Serbie, au fait que la sécession du Kosovo a suivi après que cette même UE nous avait bombardés ? Les dernières enquêtes en Serbie montrent que 85% des Serbes sont contre l’adhésion de la Serbie à l’EU si la condition est de reconnaître le Kosovo.

En décembre, des élections générales auront lieu en Serbie. Quels sont les enjeux de ces élections et quelle est la stratégie de votre parti ?

La question clé des élections de décembre en Serbie est la suivante : la Serbie, maintiendra-t-elle sa position indépendante et neutre et prolongera-t-elle ainsi son développement prospère en économie ? Ou apparaîtra-t-il un défi provenant des pôles extrêmes de la gauche et de la droite qui promeuvent que la Serbie se positionne dans le conflit actuel, ce qui aurait comme conséquence la perte de la liberté de décider ? Grâce à notre position neutre, nous avons réussi à attirer beaucoup d’investissements étrangers de tous les pays de l’Ouest et de l’Est, en construisant des partenariats économiques avec succès, en tant que petit pays et dans la mesure du possible. Mon parti fait partie d’une large coalition qui a également remporté la victoire au cours de la période précédente. Maintenant elle défend fermement l’orientation d’une politique serbe indépendante car ceci est le sens de notre existence. C’est dans l’esprit non seulement de notre mission historique en tant que nation, c’est également la seule garantie solide de notre survie et d’un développement prospère à l’avenir.

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