Les européistes contre la démocratie : vers une dissolution de l’AFD ?
Tous les lundis matin, vous pouvez retrouver Raphaël Audouard, le directeur de la Fondation Identité et Démocratie, dans Ligne Droite, la matinale de Radio Courtoisie puis sa chronique sur notre site internet. Cette semaine, nous nous intéressons aux menaces de dissolution de l’AFD, le principal parti patriote allemand.
Regardez la vidéo :
Depuis plusieurs jours des manifestations agitent l’Allemagne au sujet de l’AFD, est ce que vous pouvez nous en dire plus ?
Depuis plusieurs semaines, des manifestations se multiplient en Allemagne pour demander la dissolution de l’Alternative Pour l’Allemagne (AFD), le principal parti patriote allemand. Ces manifestations s’inscrivent dans une vaste campagne médiatique et politique qui voit les plus grands journaux allemands ainsi que des personnalités des principaux partis politiques du pays, aussi bien de gauche que de droite, demander l’interdiction de l’AFD. Des responsables religieux, catholiques et protestants, sont même venus ajouter leur voix au vacarme ambiant en affirmant que les valeurs du parti patriote étaient incompatibles avec les Évangiles. Avec la montée en puissance de l’AFD, élites politiques et médiatiques allemande se déchainent contre les patriotes allemands.
Est-ce que vous pouvez nous rappeler ce qu’est l’AFD ?
L’AFD a été créé il y a 10 ans. C’est un parti populiste, patriote et souverainiste qui dénonce les diktat de Bruxelles et l’immigration de masse qui touche de plus en plus l’Allemagne. Il a aussi pris des positions critiques vis-à-vis du gouvernement allemand notamment lors de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine. L’AFD est membre du Parti Identité et Démocratie et sa fondation, la Desiderius-Erasmus-Stiftung, est membre de la Fondation Identité et Démocratie. Ces derniers temps, le parti progresse dans les sondages pour devenir le second parti du pays avec plus de 20% des intentions de vote. Dans les régions de l’est du pays, plus touchées par le chômage et la pauvreté, il dépasse même les 30% et pourrait devenir le premier parti aux termes des élections qui auront lieu cette années dans les régions de Brandebourg, Thuringe et Saxe. Face à cette montée en puissance, les élites allemandes brandissent de plus en plus la menace de la dissolution
Qu’est ce qui explique cette campagne actuelle ?
Évidemment, la vraie raison, c’est la montée de l’AFD dans les sondages qui inquiète les élites allemandes. Mais ce qui a provoqué ces manifestations, c’est un article du média allemand Correctiv qui annonce que ce serait tenue en novembre dernier à Potsdam une réunion secrète pendant laquelle les cadres de l’AFD auraient élaboré un plan secret pour expulser une grande partie, ou même la totalité, des Allemands d’origine étrangère. Correctiv puis les autres journaux allemands qui ont relayé cette « information » n’hésitent pas à comparer cette conférence à la tristement célèbre Conférence de Wannsee de 1942 pendant laquelle les dignitaires nazis s’étaient réunis pour organiser et planifier l’extermination des juifs d’Europe. Il y a donc une vraie volonté de la part des médias et politiques allemands de diaboliser l’AFD en l’accusant de vouloir mener une véritable épuration ethnique en Allemagne. Ces manifestations s’inscrivent dans la dénonciation de ce soi-disant plan secret.
Et qu’en est-il de ce soi-disant plan ?
Il n’y a évidemment rien de tel. En novembre dernier, une série de conférences avait été organisée dans un hôtel par une association patriotique allemande. Étaient conviés des responsables politiques, économiques ou intellectuelles pour réfléchir à la situation politique en Allemagne. Parmi ces conférences, une seule traitait de la question de l’immigration et a vu un intellectuel autrichien parler du concept de « rémigration » mais en évoquant les clandestins, les étrangers et les Allemands binationaux délinquants. On est donc très loin, d’une conférence secrète, d’un plan secret ou même d’une conférence de l’AFD. Si des cadres de l’AFD étaient présents, ni cet intellectuel, ni les organisateurs ne sont membres de l’AFD ou ne représentent l’AFD. On est donc bien là dans une volonté de salir l’AFD à un moment où son discours rencontre de plus en plus de succès.
Y a-t-il un vrai risque de dissolution du parti AFD ?
Pas sur le court-terme car même au sein des élites médiatiques et politiques allemandes, certains considèrent qu’enclencher un processus de dissolution ne ferait que renforcer l’AFD et ce d’autant plus que de telles mesures sont très longues. Car dissoudre, ou menacer de dissoudre l’AFD, serait un véritable scandale démocratique. Et c’est là qu’est le vrai danger. On avait déjà vu ces dernière années les idées patriotes être de plus en plus censurées sur les réseaux sociaux et les plateformes privées comme Youtube ou Twiter. On voit désormais qu’un nouveau pas est franchi avec la menace d’un recours à la force publique contre un parti d’opposition en brandissant la menace d’une dissolution. Rappelons que l’organisation de jeunesse de l’AFD est déjà classée comme entité extrémiste menaçant la démocratie ce qui permet de surveiller les activités du mouvement et de mettre ses dirigeants sur écoute. Correctiv, le média qui a monté toute cette affaire, est financé par l’état allemand et on peut s’interroger sur cette campagne menée contre ce qui est en train de devenir la première force d’opposition dans le pays. De même, en France, nous avons vu avec l’émission « Complément d’enquête » consacrée à Jordan Bardella, la télévision publique diffuser une enquête à charge contre le président du principal parti d’opposition à la veille d’une élection où celui-ci est candidat et pourrait être vainqueur. On peut donc s’inquiéter de l’utilisation des moyens de l’état contre les patriotes et un début de remise en cause de la démocratie, ou en tout cas du fonctionnement démocratique, par les européistes. On se rappelle d’ailleurs la phrase de Jean-Claude Juncker, alors président de la Commission Européenne, en 2015 « Il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». La vraie menace est bien là : ce n’est pas un soi-disant plan secret des patriotes, c’est cette fuite en avant des européistes qui sont prêts à tout pour défendre leurs intérêts et leur vision du monde.
